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Daniel BERTHOLET

Daniel
sur les arêtes du Gerbier
en août 1998

 

Daniel est un collègue du nord-Isère. Remarquable skieur, il est toujours à l'affût d'un bon coup, il est vrai aidé par ses amis informateurs de confiance. Sa présence moins fréquente qu'avant sur les pentes des alpes n'a en rien attaqué ses qualités techniques : il est toujours à l'aise dans le raide ou la croûtée. Pratiquant aussi d'autres activités en été, Daniel m'a aussi marqué par son côté attachant. Un personnage très à l'écoute qui sait trouver les mots justes, de vive voix et sur le papier.

Vallon des Etages, février 2001

- Salut, moi c'est Lionel !
- Salut, Daniel !
C'est ainsi que Daniel et moi, nous nous rencontrons lors d'une randonnée à skis dans le vallon des Etages en février 2001. Nous sommes une dizaine, tous amis de Volodia, partis ensemble ce matin de Bourg-d'Oisans pour le col de l'Encoula de Petit Pierre. Je découvre que Daniel me connaît un peu, et ce, grâce à mon site web. Il commence à tracer dans le vallon et lance :
- Je préfère tracer un peu maintenant parce qu'ensuite, je sais pas si je pourrai le faire, j'ai pas la caisse comme toi !
Depuis ce jour inoubliable accompagné de 1800m de descente dans 60cm de poudre, j'ai recroisé régulièrement Daniel. Depuis que j'habite Grenoble, nous parcourons à nouveau la montagne ensemble régulièrement et j'ai appris à le connaître. Je repense alors à sa remarque dans le vallon des étages. Comment lui, avec tout ce qu'il a fait en montagne, sans vraiment me connaître autre que par le biais d'internet, comment pouvait-il affirmer qu'il n'avait pas ma conditions physique ?
Je peux aujourd'hui confirmer qu'il est toujours efficace, en montée comme en descente. Je pus le vérifier à plusieurs reprises et toujours dans la poudre ! La collective dans la face est du Moucherotte, la jolie boucle au bec Charvet en Chartreuse ou plus récemment, une sortie modeste mais magnifique au Conest, petite bosse perchée au-dessus du plateau mathysin. Ce jour-là, outre l'originalité de la course, le plus beau fut assurément ces paysages chargés de neige, givrés même par le vent du nord, que nous a réservé la montagne de la voiture au sommet et du sommet à la voiture.
A chaque retour de sortie, Daniel écrit un petit texte et le fait passer à ses compagnons du jour. Les lignes qui suivent témoignent bien de cet attachement à randonner ensemble.
"Ce qui est étonnant en rando à ski, c'est qu'on peut durer si l'on reste raisonnable. Les champions auréolés, médiatisés, enrichis à coups de pub et bien vite oubliés, rien de tout cela au-dessus de mille mètres d'altitude. Aujourd'hui presque une génération séparait les plus jeunes des plus anciens mais on a éprouvé les mêmes plaisirs, poussé les mêmes petits cris de joie après une envolée dans la poudre.On s'attend au sommet, on partage ses vivres de course. Bon, je l'accorde, je suis un tantinet derrière maintenant, je me laisse un peu vivre ! Le choix des sorties est laissé à l'appréciation et aux méninges de la new génération et c'est plutôt les trentenaires que les quadras qui tracent dans la profonde. Ce qui m'étonne le plus c'est que je n'éprouve ni jalousie, ni remords, ni amertume. Plutôt fier de côtoyer la presque élite du moment, j'apprécie autant qu'autrefois quand c'est moi qui traçais. Peut-être est-ce l'esprit montagne mais ces presque gamins, nous traitent d'égal à égal, nous regardent skier comme si nous étions leur meilleur pote. J'ai senti, sans penser me tromper, une sorte de respect pas par rapport à l'âge, plutôt par rapport à notre passé et à l'expérience accumulée... Encore une belle rando engrangée dans la besace, une neige de cinéma dans les descentes et surtout, surtout une sorte d'amitié naissante entre nous tous. La montagne est plus qu'une élévation rocheuse, c'est tout un art de vivre."