Jean-Christophe PERES dit JC JC au refuge de Turia en mai 2000   Passionné de nature, "Jisse" comme l'appellent ses amis, a pris un grand plaisir à parcourir à pied ou à skis les sommets des Alpes, sa préférence allant aux circuits en boucle ou en traversée.Il se passionne aussi pour la photo et les voyages, ainsi que pour l'observation de la faune, essentiellement les oiseaux. Ce personnage polyvalent a rentrouvé son enthousiasme hivernale après une période d'hésitation due à une plaque à vent dans laquelle il a découvert les joies de la nage puis une seconde où il a dû intervenir pour sauver son compagnon prisonnier de la coulée.

Traversée de la Chartreuse, février 2003 Le beau temps est installé depuis plusieurs jours, la neige abondante sur les Préalpes en ce mois de février 2003. Plusieurs grosses chutes se sont succédées il y a quelques jours et la dernière a posé 60cm aux portes de Grenoble. C'est le moment d'imaginer une belle traversée de la Chartreuuse. Je connais moins bien la barrière occidentale que le versant Grésivaudan. Aussi, je propose à JC d'en effectuer la traversée, de Saint-Egrève à Saint-Laurent-du-Pont. Cette idée l'emballe et nous voilà partis pour une dépose de voiture au-dessus de St-Laurent-du-Pont, au hameau du Morard à 500m d'altitude seulement. La neige a bien reculé mais des plaques dès le hameau nous laissent espérer un retour skis aux pieds quasi intégral. Route en sens inverse. Saint-Egrève. Mont-Saint-Martin. C'est parti. Mont-Saint-Martin est un petit village juste au-dessus de la banlieue nord-ouest de Grenoble. On se croit déjà en plein campagne alors que nous sommes aux portes d'une agglomération de 500000 habitants. Le côté "plateau" du site y est sans doute pour quelque chose. Du parking, on ne voit pas le fond de la vallée ni l'autoroute. Tout est calme et nous remontons dans la hêtraie. Quelques mésanges rappellent de temps en temps qu'il y a une vie dans ces forêts. JC est surmotivé et nous remontons vers les Bannettes en discutant. La vue est saisissante lorsque l'on sort sur la crête. Au tiers du parcours, nous décidons de ne pas shunter le sommet des rochers de Chalves. Le détour est d'à-peine 50m de dénivelé et la vue en vaut la peine. Une vire facile mais expo, je dirais plutôt expo mais facile nous y mène. Quelques vivres et c'est reparti. Dans ce genre d'entreprise, il faut parfois sacrifier un peu le plaisir du ski pour optimiser les traversée et gagner de la distance. Mais là, ni JC ni moi ne le regrettons : la neige est cartonnée sous Chalves. On tire droit. Deuxième sommet : le Lorzier. Là encore, nous nous payons le sommet, après une montée chaude au milieu des pins cembros. Le temps est toujours au grand beau. Nous nous laissons glisser au pied de la Grande Sure. Dernier rephoquage et c'est le troisième sommet et le point culminant de la balade. 2000m de dénivelé, c'en est terminé pour les montées. Un petit vent frais qui se lève sur les crêtes nous pousse à ne pas nous attarder. Un quart d'heure plus tard, nous entrons dans le cul de Lampe, la forêt qui tombe sur St-Laurent-du-Pont. Des chamois courant dans la poudre nous montrent le passage. Mais en deça des 1000m, de manière suprenante ici, la neige se raréfie. Comme si ce cirque avait été quasi épargné des dernières grosses chutes de neige. Attaché à garder les skis, heureusement pas des plus récents, quelques étincelles et craquements de branches plus tard, je débouche vers 700m sur la piste forestière. Il y a seulement 30cm de neige ici, c'est surprenant car de l'autre côté du massif, c'est au moins le double voire le triple. JC me rejoint peu après, les skis à la main pour ce dernier raidillon. La suite se passe à nouveau sans portage, nous sommes sur une piste peu raide et c'est plus facile de ne pas accrocher. Il faudra pourtant se résoudre à un bon quart d'heure à pied : trop d'interruptions d'enneigement pour finir. Mais peu importe, la traversée est réussie, tant dans la réalisation que dans la manière : tout s'est bien passé et la météo était avec nous. Ce genre de balade ne fait que renforcer l'amitié qui existe entre deux personnes.