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Enseignant en éducation physique, Jean est avant tout un grimpeur. Autrefois ouvreur à Fontainebleau, son expérience en bloc (jusqu'à 7b) lui a permis de se lancer sans trop de problèmes dans de grands itinéraires aventures du sud de la France. Il reste modeste et ne veut pas prendre trop de risques. Son rôle de père y est sûrement pour quelque chose. En haute montagne, il est plutôt de passage et son expérience dans la face sud de la Barre des Ecrins s'est terminée à la nuit noire, la langue au ras du sol. Il est reparti vers la capitale.

Jean PERIE

 

Jean à l'attaque du pilier de Bartagne, Sainte-Baume, en juillet 1998.

Sainte-Baume, juin 1998

C'est par une journée couverte que nous nous dirigeons, Jean et moi, au pied du pilier de Bartagne. Bien visible depuis Marseille même, le pic de Bartagne constitue l'extrémité ouest du massif de la Sainte-Baume. Et sur cette face, de beaux itinéraires d'escalade ont été tracés. Cela fait longtemps que je veux faire le Pilier et Jean est le compagnon idéal pour ce genre de face : calme, posé, fort grimpeur et bricoleur. Lorsque je me lance en second dans le première longueur, je ne comprends pas comment il est passé : à froid, le passage qui doit coter 6b+ est déroutant et bien lisse. Je sens que ça va donner me dis-je. En revanche, Jean semble avoir la santé. Le 6a qui suit ne me pose pas de problème, ni le suivant qui est pour Jean. Nous voici ainsi au pied des difficultés : la longueur d'artif de 45m (ou 7c en libre) qu'il vaut mieux scinder en deux pour diminuer le tirage. C'est à mon tout de démarrer. Et à ma grande surprise, le départ en 6b+ passe en libre ! Survolté j'essaye de continuer mais suis vite rendu à tirer sur tous les bouts de ferraille ! Relais suspendu sur 3 clous, les pieds dans les étriers pour être plus confort parce que je vais y rester un moment. jean arrive, récupère tout le matos et attaque tranquillement la suite. Là, pas d'illusion pour le 7c, ça passera en A0. La voie est suréquipée et Jean n'a presque pas besoin de rajouter de matos. L'essentiel consiste à s'économiser et à bien gérer le passage de la corde dans les points. La suite est pour moi, heureusement, c'est une longueur de transistion en 6a. La dernière longueur, mythique plein gaz est donnée 6c et, à mon grand soulagement, c'est à Jean. Du relais, je ne vois pas tout et découvre les passages peu à peu en second. 6c ça ? J'e n'y comprends rien pourtant, je ne suis pas loin de ce niveau, j'en ai même enchainé quelques uns. Non franchement, là, c'est plus dur et l'équipement pas toujours si rapproché que ça. Un coup d'oeil entre les pattes : brrr ! On voit l'aplomb du pilier : une pierre irait en bas sans toucher la paroi. Bon allez, c'est en haut qu'on va. Une dernière longueur facile nous mène à la cime.
Quelques jours plus tard, nous reviendrons dans la toute proche paroi des Béguines où la première longueur longueur de l'éperon Topaze nous déclarera le but : trop peu d'équipement, trop peu protégeable. Un coin de bois made in Livanos me vient dans la main. Trop c'est trop. Jean, confortablement installé au R0 ne veux même pas essayer. Je plante un clou et rejoint en rappel le bas de la face. Cela fait partie du jeu mais globalement, nous aurons réussi ensemble de beaux itinéraires dans le sud de la France. Et comme promis, Jean me fera découvrir sa forêt de Fontainebleau et ses blocs le printemps dernier.