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Ce marseillais au look de John Lennon, exilé dans le nord, reste un proche de la nature. Dès qu'il peut, il se rend dans son petit chalet du Queyras pour retrouver calme et authenticité. Là, quelque part dans un coin, il retrouve ses chaussons d'escalade ou son monoski dont il est l'un des derniers utilisateurs au monde, n'hésitant pas à se vêtir d'une armure pour dévaler les pierriers avec durant l'été. Depuis deux ans, il est devenu jeune papa comblé ce qui n'a pas changé le personnage actuellement responsable général du secteur recherches et études dans le bureau du même nom dans la société Meubles Hingand.
Laurent BARBERO

Laurent à Valpréveyre,
Queyras, en août 2003.

Dôme des Ecrins, juillet 1997

Laurent se joint à nous pour une ascension collective à la barre des Ecrins. Avec Joël, nous profitons de ce week-end du 14 juillet pour faire cordée avec des amis venus prendre quelques jours de repos à la montagne. L'objectif est modeste mais pour la plupart, ce sera leur premier 4000. Après un premier jour consacré à la remontée jusque sous le col des Ecrins, nous installons le bivouac. Malheureusement, le lendemain, la météo n'est pas au rendez-vous. Nous partons quand même en trois cordées. Laurent est encordé avec moi et nous ouvrons la route. Nous croisons un tas de cordées qui redescendent vu le mauvais temps. C'est alors que nous convenons d'abandonner la barre. Nous essayerons d'aller jusqu'au dôme des Ecrins, qui dépasse de peu les 4000m. Durant toute la montée, Laurent ne dit rien. Je découvre à quel point il me fait confiance. Moi qui débute réellement la haute montagne cet été, qui n'a que 3 petites années d'expérience, il me considère comme un "guide". Malgré la tempête qui rend cet endroit des plus hostiles, nous poursuivons vers le sommet. A chaque arrêt, devant les doutes que nous imposent les éléments, Laurent me dit :
- Si tu penses qu'on peut continuer, on continue !
En réalité, je ne uis pas hyper rassuré. Je n'ai pas envie prendre l'orage sur la tête. Mais aujourd'hui encore, je ne sais pourquoi j'ai continué. Probablement pour mes amis qui avaient fait la route pour le week-end. Moi, je m'en foutais du sommet. J'avais déjà gravi le dôme par beau temps et dans une poudreuse de rêve, avec les skis bien sûr. C'est d'ailleurs pourquoi l'objectif initial était la Barre. Je n'aime pas refaire plusieurs fois la même course. Mais là, Joël, Cédric, Jean, Eric et Nico ne sont jamais venus ici. On ne va pas échouer à quelques dizaines de mètres du sommet. Le Dôme, ça reste déjà beau. En fait, Laurent est le seul avec moi à l'avoir déjà gravi et à rester motivé pour aller plus loin. D'ailleurs, au sommet, malgré le vent qui fouettaient nos visages, il me regardait et avec une certaine complicité me dit encore :
- Si tu penses que l'on peut aller à la Barre, je te suis !