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Leïla SHAHSHAHANI

Leïla remonte un couloir dans le Queyras en mars 2003.

Après avoir travaillé comme journaliste chez Glénat, Leïla, fille du Volodia, continue de découvrir peu à peu les plaisirs de la montagne sportive. Elle s'attaque aussi bien aux grandes voies d'escalade qu'aux courses d'alpinisme d'altitude ou au ski de rando, pratiquant même de temps en temps la pente raide. Elle a réside maintenant dans un presque château sur les hauteurs de Grenoble, à la fraîche, et continue de voyager, de l'Australie à la Jordanie en passant par le Cameroun et tant d'autres.

Queyras, avril 2002

Vendredi soir : les Shahshahani débarquent en force (la fille et le père) dans mon domicile embrunais. Un peu trop fort même : la Saxo se paye un muret en arrivant dans le lotissement. Mais plus de peur que de mal : la voiture n'est pas touchée (et, accessoirement, les occupants non plus). Le lendemain, une balade dans le Parpaillon nous permet un dépaysement dans le longuet mais sauvage Grand Vallon. La Grande Epervière, qui ferme le cirque, nous réserve une très belle vue sur les massifs du sud. Le soir, JC et DRO se joignent à nous. La voiture reste sur la route et le repas du soir sera très convivial. C'est un moment fort dans ce domicile où je ne suis resté qu'une année : c'est pour moi l'année où je me suis senti le plus isolé. Loin, si l'on peut dire, de Grenoble ou Marseille. Loin aussi de mes connaissances gapençaises, briançonnaises ou dignoises. D'autant que je suis sur les hauteurs d'Embrun : cinq bonnes minutes de voiture (et de bon pilotage) me sont nécessaires pour gagner le centre de la petite ville. Un tel week-end rompt un peu l'isolement.
Le dimanche, nos voitures prennent la direction du Queyras et, compte tenu du faible enneigement des altitudes moyennes, nous prenons de la hauteur sur la route du col Agnel. Direction le Grand Queyras. Le temps est au grand beau et le regel impeccable. La pente finale, un peu raide et bien dure nous demande un peu de concentration dans les conversions. Volo surveille de près Leïla en bon papa et tout ce petit monde se retrouve au sommet pour une première pause. L'objectif est de faire le tour du Grand Queyras en descendant, au passage, un couloir rectiligne original en versant nord. Avec David, nous partons en éclaireur dans le goulet. La pente dépasse guère les 40° et la neige est transformée. Volo surveille toujours Leïla qui est assez facile et JC se surprend à être à l'aise dans ce qui s'avère être un petit 4.2 dans le jargon des cotations. Grand courbes dans le cône du bas où les chevaux sont lâchés. Rephoquage. La troupe prend alors la direction d'un petit col permettant de basculer dans le vallon de Foréant. Le versant est un peu déneigé mais ça passe quand même, face au rideau des Taillantes. Re-rephoquage. Leïla est impressionnée par ces Taillantes, elle les contemple. Pour moi, c'est un objectif et on en discute. J'hésite un peu à y aller. Leïla me motive : elle aurait bien voulu y voir descendre un skieur. Ce sera pour un autre jour. L'enneigement est un peu limite dans la face et je sais qu'à la prochaine chute de neige, ce sera top. D'autre part, il reste le Pain-de-Sucre à gravir et le dénivelé va commencer à être important. Enfin, j'ai surtout une immense flemme, j'ai surtout envie de profiter de ce beau tour esthétique entre amis, et pas forcément envie de le rompre par un aller-retour solitaire là-haut.
Une heure plus tard, nous mettons un petit mot dans le carnet au sommet du Pain-de-Sucre avec DRO. JC nous attend au col Vieux, lui aussi a eu la flemme. Leï et Volo sont un peu en retrait et le vent violent nous pousse à ne pas les attendre : retrouvailles plus bas à l'abri. Ainsi, malgré quelques divergences sur la dernière partie, tout à fait normales dans une boucle d'une certaine ampleur (2000m de dénivelé environ), je garde le souvenir d'une belle journée entre amis. L'occasion aussi de se retrouver avec Leïla, souvent occupée, partagée entre ski, escalade, randonnée, cascade, voyages...