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Nicolas MOSSIERE

Nico au sommet de la Vaudaine,
Belledonne en janvier 2004

 

Nico se laisse rarement le temps de se reposer. Dès que son boulot d'infirmier le lui permet, il sévade vers les cimes enneigées, n'hésitant pas à partir seul. Ce personnage très sympathique, basé dans la vallée du Grésivaudan, excelle en effet sur les skis où il attaque en courbes dans les descentes et affiche un sourire rayonnant lorsqu'il chausse pour attaquer un couloir raide, n'hésitant à tranporter ses lourds fats pour mieux en profiter à la descente. Néanmoins, il a tendance à se laisser aller durant l'été ce qui lui vaut quelques bavantes à la reprise du ski d'automne.

Aiguille d'Argentière, décembre 2004

Depuis quelques temps, une amie infirmière me parle d'un collègue, passionné de ski qu'elle finit par me présenter. Nico m'apparait très sympathique mais modeste. Connaissant notre activité par internet, il hésite à venir avec nous dans un couloir au Combeynot... qu'il réalisera finalement sans encombre et facilement quelques jours plus tard. C'est alors que rendez-vous est pris. Vaudaine puis couloir nord du Grand Serre qui est avalé en discutant. La semaine suivante, c'est au tour du Petit Armet où nous faisons la première du couloir ouest en compagnie de Nicolas Cardin. Une pente sérieuse et pas facile à négocier avec une neige qui ne pardonnerait aucune faute. Cette descente scellera notre amitié et sera le prélude d'autres aventures skiantes ensemble, toujours axées vers le raide à chaque fois que ce sera possible.
En ce début de saison de 2005, il n'y a d'ailleurs pas grand chose à se mettre sous la dent. Seuls quelques couloirs plein nord d'altitude commencent à se remplir mais encore faut-il y aller. Je ne sais plus comment m'est venue l'idée du nord d'Argentière au-dessus de Valloire mais Nico est ok pour m'accompagner. Peu après le départ, les récentes chutes de neige sont moindres que ce que nous attendions. Jusqu'à environ 2500m, on touche régulièrement les cailloux à la montée (qu'est-ce que ça doit être à la descente) et les doutes augmentent sur la skiabilité du couloir que nous avons décidé de ne pas remonter et d'encaper par le haut. A 2900m, c'est la pause sur un replat. Il est déjà 13h, nous sommes en décembre et la dernière pente de montée est plaquée par dessus le marché. Nico n'est pas au mieux de sa forme, payant sa période estivale roucoulante avec sa douce. Et surtout, l'incertitude du maxi but : trouver le couloir insuffisamment rempli et devoir descente plus de la moitié de l'itinéraire de montée à pied. Le temps étant toujours beau, on se dit qu'on a qu'à continuer ; quitte à prendre un but, autant le prendre sans regrets après avoir vu. De nombreuses conversions dans une partie rocheuse mais plus sûre nous amène sur l'arête sud qui se fera à pied. 15h00. Sommet. En attendant Nico, je me penche vers le couloir, monte sur les crêtes alentour pour essayer d'en voir le maximum. Putain, c'est tout poudre et ça passe ! Sans traîner, on chausse et on y va. La neige est fantastique et le haut du couloir à 50° ne pose pas de problème. Plus on descend, plus on trouve des passages croûtés par le vent mais cela reste du très bon ski. Nous sommes heureux d'avoir déniché cette pente et que les conditions soient au rendez-vous. Nous continuons même dans le cône de déjection, seul passage enneigé alors que tout est décapé autour. Les 50 derniers mètres menant au vallon des aiguilles d'Arves sont toutefois inskiables. Nous déchaussons mais prenons l'un et l'autre plusieurs gamelles parfois violentes dans les pentes à 20°, recouvertes de glace vive cachée par 15cm de poudre légère ! Ce sera le plus technique de la journée ! La suite est du ski-cailloux jusqu'à Valloire que nous atteindrons sans déchausser en acceptant de faire quelques trous dans la semelle. Et pour finir en beauté, de nuit, nous arrivons au torrent là où il ne faut pas et pinaillons pour trouver la passerelle, indispensable à sa traversée sous peine de disparaître définitivement avec le flux de la rivière. La semaine suivante, nous remettrons ça dans les mêmes conditions au couloir nord de Scolette après une approche interminable. Mais encore une fois, le but n'aura pas lieu.