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Malheureusement devenu gendarme, Philou a trouvé dans les sports de montagne, la passion qui lui manquait. En peu de temps, il est passé du simple randonneur à l'alpiniste-grimpeur-skieur confirmé. En ski de couloir, il est toujours aussi surprenant de le voir serein dans le 50° alors qu'il en est qu'à sa deuxième sortie ski de la saison. Il pratique aussi l'escalade et la randonnée. Après plusieurs années à espérer une issue professionnelle, le voici comblé avec un poste au PGHM de Bourg-Saint-Maurice où il a débarqué avec sa femme et sa fille. S'en est suivi la réussite à l'aspi en 2004. Les sommets de Vanoise n'ont qu'à bien se tenir.
Philippe BORIC

Philippe à Gleyzin en mars 2004.

Avril 1994, Dôme des Ecrins

Eté 1993. Lors d'une projection de diapositives, Philou m'interpelle : "tes photos, elles donnent envie d'aller en montagne, si je m'équipe, tu m'emmènes ?" C'est ainsi qu'en décembre suivant, nous nous retrouvons, avec d'autres amis, en Savoie pour du ski de piste (officiellement). Avec Philou et mon frère Cédric, nous nous échappons régulièrement pour découvrir les joies de la poudre en hors-piste. Après quelques belles descentes de poudre mais aussi une course contre-la-montre pour attrapper la dernière benne afin d'éviter d'être bloqués dans une vallée voisine, jouant au sanglier, croisant même Patrick Bruel embarqué dans la même "galère" que nous, c'est cette fois peaux de phoques sous les skis que nous nous retrouvons, quelques semaines plus tard, pour notre première vraie randonnée ensemble dans les aiguilles d'Arves. Un dénivelé trop important nous fait échouer non loin du sommet pour éviter une redesente en mauvaise neige. Une autre rando plus tard et le séjour est sauvé : nous découvrons l'activité peu à peu, dans le but de clore notre saison en beauté : le dôme des Ecrins est au programme. Sans Arva mais avec une motivation des plus grandes, nous montons au glacier Blanc avec mon frère pour cette ascension de rêve. Le premier jour à la roche Faurio et c'est le but : une plaque à vent dissuade notre équipe. Il faut dire que la couche de neige fraîche, en ce mois d'avril 1994, est très importante. Nous nous rabattons sur un col voisin. L'acclimatation est insuffisante. Nous repoussons le dôme d'une journée. Le lendemain, on change les plans. Une équipe de chasseurs alpins trace le dôme et nous leur emboîtons le pas. Là, c'est un peu n'importe quoi. En forme (enfin, du moins pour l'époque !), j'arrive peu après eux au sommet, abandonnant mes amis (le lâche !). 1/2 heure plus tard, j'allais commencer à descendre par inquiétude quand je vois arriver Philou, explosé mais qui tient le bon bout. Je remonte avec lui jusqu'au sommet puis nous déscendons dans une poudreuse de rêve rejoindre mon frère, insuffisament en forme pour tenter le sommet. Le jour suivant, un randonneur se trompe de chaussures et part au Dôme avec les coques de Philou, bloqué alors au refuge et passant à côté du col du Monêtier que je réalise avec Cédric. Peu importe, le séjour est sauvé et Philou réalise sa première grande sortie en montagne, son premier 4000 (moi-aussi d'ailleurs !). Le début d'une grande aventure...
Aujourd'hui, même si nous ne nous retrouvons en montagne ensemble qu'une fois l'an en moyenne, je me rends compte à quel point cette rencontre a été importante pour moi. Philou cherchait en moi un initiateur. Pour ma part, il fut un déclic supplémentaire vers ma "carrière" de skieur-alpiniste.