Méditerranéen
de pure race, Toto reste un adepte du soleil.
Randonnées, raids, escalades. Grimpeur ayant
beaucoup pratiqué dans les Calanques et
autres massifs du Sud, il aime aussi visiter
régulièrement les faces des Ecrins
mais avec toujours une préférence
pour les voies en rocher et en face sud. Sur les
glaciers qu'il fréquente assez peu, il va
même se jeter dans les crevasses et sans
être encordé, pour savourer le froid
qui doit lui manquer par moments. Père
suroccupé maintenant, il consacre
l'essentiel de son temps libre aux voies rocheuses
du sud de la France.
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Pascal
CRISTOFANI
Toto
au relais
dans les dalles de l'Encoula
en août 2001.
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Sainte-Victoire,
décembre 1999
Durant notre
année de préparation au concours de
professeur des écoles à
Aix-en-Provence, Pascal et moi-même allions
souvent grimper dans les Calanques ou la
Sainte-Victoire. Nous avions le même niveau
et les mêmes objectifs. Voilà qui
tombait bien. Un matin d'hiver 1999, nous nous
retrouvâmes sur la Sainte-Victoire sous les
falaises du Puits. Nous avions peu de temps avant
le cours du début d'après-midi.
Après l'ascension de la voie du Puits, nous
nous dirgieons vers le dièdre homonyme.
Cette ascension ne m'attire guère. C'est une
voie de trois longueurs, côtée TD, peu
équipées sur vieux pitons, se
déroulant dans un grand
dièdre-fissure. Pascal tient à cette
ascension, aussi je préfère lui
laisser commencer en tête, je n'aurai ainsi
qu'une longueur pour me faire peur.
- Relais !
Pascal me rejoint rapidement au deuxième
relais de l'ascension. Il repart en tête,
mousquetonne un vieux clou puis avance. Je n'aime
pas ces débuts de longueur où le
premier se retrouve ,juste à l'aplomb du
second. Même dans les voies
équipées c'est un moment dangereux.
En cas de chute, il peut tomber sur l'assureur et
l'assommer. Dans un tel cas, l'assureur lacherait
la corde et le premier irait alors en bas. Le
deuxième piton semble pourri. Toto le
mousquetonne mais n'ose pas se lancer dans le pas
un peu surplombant qui suit. Il tire sur le piton
pour voir s'il y a une prise au-dessus. C'est alors
que le piton casse net. C'est le vol. Heureusement,
le premier point ne bouge pas et arrête
Pascal dont les pieds se retrouvent à
quelques dizaines de centimètres au-dessus
de ma tête. Le passage sera finalement
avalé sans protection. Cet incident qui nous
aura ouvert les yeux sur un danger que l'on oublie
parfois ne nous empêchera nullement, bien au
contraire, de nous retrouver à nouveau pour
d'autres escalades comme ce magnifique pilier
Candau au Râteau. Ce jour-là, tout
était parfait : le ciel, la
température, le rocher, la solitude
malgré un début qui nous avait
causé quelques soucis avec la chute de Toto
dans une crevasse, non encordé bien
sûr ! Je revois très bien sa
tête qui seule dépassait du trou que
j'avais pourtant précautionément
contourné. Il fallut d'abord revenir,
commencer à l'insulter, sortir la corde,
faire un nud, s'approcher au bord de la
crevasse, le mousquetonner, s'en éloigner,
lui dire de sortir et enfin de l'insulter bien
comme il faut même si l'erreur initiale
était bien la mienne : celle de ne pas avoir
encordé un sudiste habitué des
falaises calcaires.
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