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J'ai connu Yves par le biais d'internet et ses compte-rendu sur Volopress. A force de s'échanger par mail, il a bien fallu se retrouver en montagne : ce fut dans les Ecrins au vallon de la Selle. Discret mais fort efficace, Yves est un adepte des gros circuits et des pentes raides. Son aisance lui permet de réaliser chaque année de nombreux couloirs alpins avec la capacité à faire la trace de bas en haut (et de haut en bas). Il faut s'attendre à le retrouver avec son compère Mestrallet dès les premières neiges chaque hiver.

Yves PIARULLI

 

Yves à Saint-Christophe en Oisans, avril 2004

Grande Aiguille de la Bérarde, avril 2004

Depuis longtemps que ce couloir me tente, cette fois c'est parti. Fort de notre repérage un mois auparavant depuis le vallon des Etançons, la partie basse ne nous pose pas de problème d'itinéraire même de nuit et c'est avec un horaire optimal que nous débouchons vers 2500m, au pied de l'énorme couloir. Reste le plus dur à faire : la trace jusqu'en haut. Le neige est profonde et heureusement, nous sommes nombreux pour nous relayer : Olivier (Lesbros), Jacques (Cayuela), Nicolas (Mossière) sont de la partie. Et puis en jettant un coup d'oeil vers le bas, deux gars sont à notre poursuite et finissent par nous rejoindre en profitant de la trace. 7 ! Ca va être un beau bordel à la descente ! Mais pour tracer, ce n'est pas de trop. Dans les 300m sommitaux, Yves, qui a déjà fait une bonne partie de la trace, repasse devant moi et, bien que voulant le relayer à nouveau, je n'arrive pas à le rejoindre. Je lui demande s'il veut un relais mais à priori, il n'en a pas besoin. Yves sort le premier au sommet et parait frais malgré un tel effort ! Peu à peu, le reste de la troupe nous rejoint, le compère Lesbros tout heureux ne n'avoir pas été ejecté en bas du couloir par une petite purge issue de la rive gaucheet qui lui est tombé sur la figure !
Bon ben, il est l'heure. Chacun essaye de se mettre à l'abri pour éviter de recevoir les coulées des skieurs à l'amont mais il n'y a pas toujours assez de place. Heureusement, la neige est assez ferme malgré l'enfoncement à la montée et les coulées de surface superficielles. Embouteillage à nouveau au ressaut glacé : il y a un petit saut à faire avec une réception en neige dure. Mais au fur et à mesure des passages, le saut devient un peu plus haut ! Tout le monde passe sans encombre ou presque. Ensuite, c'est la libération et chacun attaque, Yves bille en tête qui, débouche à nouveau devant dans la large pente médiane. Bien sûr, ce n'est pas une course (entre nous) mais force est de constater que le gars tiens la forme. Pour ma part, j'arrive à peu près à suivre me consolant en me disant (et là ce n'est pas une connerie mais une pensée objective) que mes skis sont vraiment morts et tout sauf adaptés à cet itinéraire : je ne les emmenerai plus dans le raide ! Pour nous tous, la journée se termine au chalet de Pré-Clot, au soleil, devant un bon repas réparateur.