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FRIGO

Avril 97 : Ca y est. Benoît, Philou et moi-même partons pour le Mt Blanc à skis. 3 jours d'acclimatation, une grosse fièvre et une montée aux Grand Mulets plus tard, nous attaquons la montée vers 3h.

Rapidement, le froid se fait sentir et pour la première fois, nous progressons avec les trois couches : carline, polaire, veste. Le vent qui souffle du Nord n'arrange rien. Au bout d'une heure, je m'aperçoit que la gourde est gelée. Pareil pour mes compagnons. Les frontales n'éclairent plus bien et nous traversons sous les séracs du dôme dans l'obscurité.

Après un lever de soleil exceptionnel, nous remontons l'arête des Bosses. C'est l'explosion, dûe à l'altitude mais aussi au manque de ravitaillement. Depuis que nous sommes partis, nous n'avons ni bu ni mangé : tout est gelé !!! Le froid est impressionnant. Philou ne sent plus un doigt, certainement à cause de la déshydratation. Le thermomètre indique -23°C avec un vent proche des 40km/h au sommet d'où une température physiologique de -50°C environ.

Malgré une immense envie de traîner un peu en haut, nous basculons rapidement. A l'arrivée à Cham, les gourdes ont à peine commencé à dégeler. Un manque d'expérience à la haute altitude (le Mt Blanc n'est pas l'Oisans) nous a fait négliger quelques éléments de notre préparation :

- Grand froid + fort vent = gros risque de gelures surtout par manque d'hydratation. Donc prévoir boissons et vivres bien isolées. Les piles des frontales doivent être dans un compartiment à l'intérieur des vêtements et non sur la tête.

- Quelques petits degrés de moins que prévu, un vent un peu plus fort que prévu en altitude et un équipement limite peut tourner en catastrophe.

 

Malgré les 200derniers mètres à quatre pattes, j'éprouvais l'envie d'y retourner. L'appareil photo, gelé, était resté dans le sac. Un mois plus tard, avec mon frère, nous atteignions de nouveau le sommet par l'itinéraire de la traversée par des conditions un peu plus clémentes, un soleil tout aussi radieux et un privilège rare : seuls au sommet (deux cordées ont rebroussé chemin au Mt Maudit et celles montées par les grands mulets étaient déjà descendues). Nous faisions encore parler la poudre jusqu'à la jonction.

Mont Blanc, printemps 1997

 

Du col du Midi, magnifique vue sur le glacier des Bossons.

© lionel tassan 1997

 

Cédric dans la face nord du col du Mont Maudit.

© lionel tassan 1997